Cancer bronchique chez les prisonniers : une incidence élevée chez les jeunes - 11/01/17
Résumé |
Introduction |
Une précédente étude de cohorte a montré que le diagnostic du cancer du poumon était plus précoce chez les prisonniers [1 ]. L’objectif de notre étude était de déterminer le profil épidémiologique, l’incidence, le pronostic et les délais de prise en charge des détenus atteints de cancer bronchique, et de comparer ces données à celles de personnes non détenues atteintes de la même affection.
Méthodes |
L’étude était observationnelle, multicentrique, rétrospective de type cas-contrôle. Les cas étaient les détenus avec un cancer bronchique, hospitalisés dans l’unité hospitalière sécurisée inter-régionale (UHSI) de Lyon, Marseille ou Toulouse de 2005 à 2013. Les contrôles présentaient la même pathologie et ont été hospitalisés en pneumologie dans un de ces trois CHU. Chaque cas a été apparié de manière randomisée par sexe, centre et année de diagnostic à 3 contrôles. Le taux d’incidence du cancer bronchique chez les hommes détenus a été étudié en rapportant le nombre de cas répertoriés chaque année à l’effectif carcéral couvert par ces 3 UHSI. Il a été comparé au taux d’incidence national.
Résultats |
soixante-douze cas et 170 contrôles ont été analysés. L’âge moyen au diagnostic était de 52,9ans (±11,0) chez les détenus et de 64,3ans (±10,1) chez les contrôles (p<10–4). La plupart des prisonniers étaient masculins (99 %) et fumeurs actifs lors du diagnostic comparativement aux contrôles (83 % vs. 53 % ; p<10–4). Nous n’avons pas retrouvé de différence significative concernant l’histologie, le stade TNM au diagnostic, les délais de prise en charge, le traitement de première ligne, la survie globale et sans progression. Le taux d’incidence du cancer pulmonaire de 2008 à 2013 a été plus important chez les détenus masculins pour chaque tranche d’âge étudiée comparativement au taux d’incidence national. Ce taux était respectivement 4,5 fois plus important en prison chez les 30–40 ans ; 3,4 fois plus important chez les 40–50ans et 1,4 fois plus important chez les 50ans et plus.
Conclusion |
Notre étude a retrouvé une incidence plus élevée du cancer bronchique chez les jeunes en prison. Par ailleurs, la typologie du cancer du poumon, les délais de prise en charge et le pronostic ne sont pas significativement différents. Cela pourrait justifier la mise en place d’un dépistage spécifique de cette pathologie dans la population carcérale.
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Vol 34 - N° S
P. A92-A93 - janvier 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.